Une mouette
D’après La Mouette d’Anton Tchekhov
Traduction d’Antoine Vitez
Adaptation et mise en scène d’Isabelle Lafon
Avec Johanna Korthals Altes, Karyll Elgrichi, Isabelle Lafon, Judith Périllat, Marie Piemontese
Lumières Marion Hewlett, Patrice Lechevallier
Assistante à la mise en scène Marion Canelas
Théâtre Gérard Philipe – Centre dramatique national de Saint-Denis
du 18 avril au 6 mai 2017
Tournée saison 2013/2014
MC2 Grenoble - Scène nationale
les 10, 11, 12, 15, 16, 17 octobre 2013
L’Estive – Scène nationale de Foix et de l’Ariège
mardi 26 novembre 20h45 - mercredi 27 novembre 20h45
Théâtre des Source – Fontenay-aux-Roses
vendredi 29 novembre 20h30
La Halle aux Grains – Scène nationale de Blois
Lundi 2 décembre 20h30
Théâtre d’Arles – Scène conventionnée pour les écritures d’aujourd’hui
jeudi 12 décembre à 20h30 – vendredi 13 décembre à 20h30
Le Quartz – Scène nationale de Brest
mardi 14 janvier 2014 à 20h30 – mercredi 15 janvier 20h30 – jeudi 16 janvier 19h30
vendredi 17 janvier 20h30
Les Transversales à Verdun
jeudi 23 janvier 2014
Critiques
Cinq femmes rendent à Tchekhov la force de ses mots – Une « Mouette » comme vous ne l’avez jamais vu, ni jouée, ni lue, mais autre et puissante.
Brigitte Salino - Le Monde
Isabelle Lafon offre une Mouette d’une beauté rare, intense et pétillante. Un concentré de théâtre joué par cinq comédiennes lumineuses.
Hugues Le Tanneur - Les Inrockuptibles
(…) C’est là un parti pris osé et un pari tenu avec délicatesse… Ce qui nous semble un pari audacieux est d’abord une lumineuse intuition dont la fécondité innerve Une mouette, une intuition de l’actrice Isabelle Lafon qui signe la mise en scène. (…) Jean-Pierre Thibaudat - Rue89
(…) Mais dans sa gravité même, son refus de tout effet, cette Mouette est d’une force sensible et émouvante qui sidère. Ici, c’est un théâtre sans débordement spectaculaire, tout en subtilités d’écriture et de jeu. » Armelle Héliot - Le Figaro
Une mouette d’après La Mouette de Tchekhov
En russe, il n’y a pas d’article; ni défini, ni indéfini… La ? Une ?
C’est une certaine forme d’adaptation avec comme point de départ cinq femmes, devant nous, qui jouent ce texte – s’emparant de tous les rôles. Nous prenons en compte tout le texte, y compris les didascalies qui sont, chez Tchekhov (l’homme du récit), écrites magnifiquement. Une première didascalie ouvre la pièce : « Coin de parc dans la propriété de Sorine. Une large allée partant du public et traversant le parc jusqu’à un lac est barrée par estrade hâtivement dressée pour un spectacle d’amateurs, si bien que le lac est entièrement invisible », etc.
Tout est posé : ce qu’on voit, ce qu’on devrait voir, ce qu’on ne voit pas. Cela permet en le disant, à la fois aux spectateurs et aux actrices, d’entrer dans (d’imaginer) la pièce pour ne plus en sortir !
La pièce est amaigrie comme Nina à la fin de l’acte 4. Mais « ses yeux sont plus grands ». La pièce surgit, se déroule quand même devant nous, avec nous.
Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky est une musique que je connais, que j’aime énormément. Un jour, j’ai écouté la transcription pour piano à quatre mains de Fazil Say et j’ai eu l’impression de pénétrer dans la musique avant que d’être emportée par elle. Il n’y avait plus ces arrivées sublimes d’instruments mais l’ossature, ténue, aiguë de la musique de Stravinsky. Tout résonne autrement du fait même de la transcription. Les harmoniques du piano ne sont pas celles d’un orchestre. Cette adaptation de La Mouette serait du côté de cela… de la transcription pour entendre plus près, différemment.
Effectivement, nous ne sommes pas onze acteurs mais cinq actrices.
Il y a des absents dans cette distribution. Dans Une mouette, il y aura des disparus. Treplev, évidemment, qui hors scène se suicide et Sorine qui est en train de mourir.
La mise n’est pas la même. Probablement que la mise en scène est aussi la mise que l’on met sur la table… que l’on pose à vue devant tous. La mise, ici : cinq actrices pour jouer ce texte. Dans un abri théâtre ou, plutôt, le théâtre comme dernier abri.